L’organisation des jeux olympiques implique la construction d’infrastructures dédiées, modifiant grandement l’organisation urbaine de la ville accueillant cet événement. Ce fut le cas à Londres en 2012 lors de jeux olympiques d’été, pour lesquels la ville a vu émerger une quantité d’infrastructures sportives, comme le stade olympique, où s’est tenue la cérémonie d’ouverture. Ce stade s’intègre plus largement dans le parc olympique, officiellement baptisé Queen Elizabeth Olympic Park. S’étendant sur 250 hectares, ce parc comprend, en plus des nombreuses infrastructures sportives, le village olympique et la tour Orbit, symbole de ces jeux de 2012. Néanmoins, une fois cette célébration sportive de grande ampleur achevée, l’enjeu de pérennisation des infrastructures se pose. Dans le cadre du parc olympique, ce dernier a continué d’exister sous la forme d’un parc urbain, ayant pour but de constituer un poumon vert redynamisant l’écologie locale. Néanmoins, cette pérennisation est parfois mal comprise par les riverains alentour, pour qui de tels aménagements perdent en pertinence une fois les jeux clôturés. C’est dans une volonté de communiquer de manière ludique sur l’importance de ce parc et de ses infrastructures que nous avons travaillé sur un projet de jeu territorialisé au sein du parc, dans le cadre du workshop organisé en partenariat avec UCL.
L’application que nous avons développée, intitulée “Among The Park”, reprend le mode de fonctionnement du jeu mondialement connu Among Us. Notre objectif a été, via la création de ce jeu, de trouver un moyen de faire redécouvrir le parc aux usagers, en leur proposant une expérience immersive et interactive, ancrée dans l’espace réel. Grâce à la géolocalisation et à l’usage de cartes interactives, les joueurs sont invités à se déplacer dans le Queen Elizabeth Olympic Park pour accomplir des missions, résoudre des énigmes ou saboter les actions des autres participants, à l’image du jeu original. Les différents lieux emblématiques du parc comme le stade olympique, le centre aquatique ou la tour Orbit deviennent ainsi des points-clés du jeu.
Ce projet s’inscrit dans une démarche pédagogique, ludique et territoriale. Il s’agissait pour nous de réfléchir à de nouveaux usages des outils géomatiques, tout en proposant une valorisation du parc à travers une approche sensible, en mobilisant les émotions et les interactions sociales. Le jeu permet de créer un lien entre les usagers et leur environnement, en transformant l’espace en terrain d’exploration et de narration, comme le montre la vidéo de mise en situation que nous avons réalisé.
Ce travail a été mené dans le cadre du workshop “Here and There, Now and Then : Communicating Tangible and Intangible Phenomena in Urban Contexts”, organisé par UCL CASA en collaboration avec le Master Géomatique appliquée aux études urbaines & aux risques de CY Cergy Paris Université avait pour objectif d’explorer comment les données spatiales, combinées aux outils numériques, peuvent aider à rendre visibles des dynamiques urbaines parfois invisibles ou mal perçues. En proposant un jeu dans un lieu chargé d’histoire et d’enjeux urbains comme le Queen Elizabeth Olympic Park, nous avons voulu questionner la manière dont les citoyens peuvent se réapproprier leur territoire, en transformant un héritage olympique en espace de jeu, de rencontre et de médiation urbaine.
