Ce mémoire explore le rôle stratégique des données dans la conduite de l’action publique, A travers l’étude du montage d’une résidence étudiante sur l’îlot des Poiriers 2 à Villetaneuse. Dans un contexte francilien marqué par une forte tension foncière et un déficit chronique de logements étudiants, il interroge la manière dont la structuration, l’analyse et la mobilisation de données (foncières, résidentielles, partenariales) permettent de territorialiser et d’opérationnaliser des politiques publiques. A partir d’une recherche menée au sein de la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement (DRIHL) Île-de-France, il s’appuie sur une approche croisée mêlant analyse de bases de données, étude de documents techniques, entretiens avec des acteurs institutionnels et observation directe d’instances de coordination.
Ce mémoire ambitionne de mettre en évidence le rôle de la donnée comme levier de mise en œuvre, en montrant comment l’identification, la qualification et la cartographie du foncier ont permis de révéler le potentiel opérationnel d’un terrain jusque-là inexploré. Il analyse aussi l’apport de démarches qualitatives et partenariales, qui complètent l’objectivation technique en intégrant les logiques d’acteurs, les arbitrages politiques et les contraintes locales. L’étude souligne le rôle central joué par la coopération entre la DRIHL et le Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS) dans l’aboutissement du projet, ainsi que la pertinence de la géographie préférentielle produite par l’Institut Paris Région pour cibler l’action publique.
Au-delà du cas étudié, ce travail propose une réflexion sur les conditions de réussite d’une gouvernance territorialisée fondée sur les données. Il montre que si la donnée peut orienter et légitimer l’action, sa pleine efficacité dépend de sa capacité A être partagée, comprise et discutée collectivement.