Ce mémoire interroge la place des géodonnées et des acteurs SIG dans la structuration des politiques de données au sein d’une collectivité territoriale, à partir d’une étude de cas conduite au Conseil départemental du Val-d’Oise. En combinant enquête qualitative (entretiens) et analyse quantitative (questionnaire interne), il met en évidence les tensions entre impératifs techniques, cultures métiers et cadrage organisationnel. L’enquête révèle une gouvernance de la donnée encore morcelée, marquée par des logiques de silo, un manque d’acculturation partagée, mais aussi des pratiques collaboratives émergentes. Les géomaticiens apparaissent comme des figures hybrides : à la fois producteurs, médiateurs et traducteurs de besoins, leur rôle reste souvent informel et peu reconnu. Ce travail propose de repenser l’intégration des géodonnées non comme une simple opération technique, mais comme un enjeu de médiation organisationnelle, au croisement du numérique, des métiers et de la décision publique.