Bien qu'elle ait toujours existé dans la vie urbaine, notamment avec les jardins ouvriers, l'agriculture urbaine a récemment connu une renaissance, un regain d’intérêt de la part de nombreux acteurs, qui la promeuvent comme un pilier pour stimuler le développement économique, accroître la sécurité alimentaire, lutter contre le réchauffement climatique, entre autres objectifs. Les jardins privés, qui correspondent à une production agricole informelle, sont souvent négligés dans la planification des systèmes alimentaires, leur contribution aux systèmes alimentaires locaux étant difficilement et rarement mesurée.
Dans ce contexte, il est intéressant de cartographier ces espaces souvent méconnus, qui se trouvent au carrefour de nombreux enjeux économiques, sociaux, environnementaux et citadins, et de les analyser. C’est l’objectif de cette étude, menée dans le cadre du projet TerriBio, qui a pour but global «d’analyser la biodiversité urbaine et cultivée comme vecteur de représentations sociales et comme objet pour l’action publique locale » et du volet de recherche 4 du PSDR (Programme de Recherche Pour et Sur le Développement Régional) CAP_IDF, portant sur la gouvernance foncière des jardins potagers en lisière des tissus urbanisés franciliens.
Pour répondre à cet objectif, cette étude traitera des enjeux autour des jardins potagers privés et reviendra également sur l’histoire de ces espaces et leur évolution. Sera ensuite explicitée la méthode particulière utilisée pour cette étude, l’analyse diachronique : le choix des zones d’étude, les références théoriques mobilisées, et les différentes étapes de la construction d’une base de données des jardins privés. Enfin, seront présentés les résultats de l’analyse diachronique et les perspectives d’application de cette étude, comme l’étude des rendements des potagers individuels, l’évolution des pratiques jardinières et l’élaboration de politiques publiques.